lundi 24 décembre 2012

Blackdeath - Satan Macht Frei




Wow! Le moins que l'on puisse dire, c'est que nos amis russes de Blackdeath ne font pas vraiment dans la dentelle! La première chose qui accroche l'oeil, c'est cette image du Baphomet, inspiration clairement satanique (ce qui donne une pochette assez réussie au passage). Mais surtout, c'est le titre de l'album qui retient le plus l'attention. "Satan Macht Frei", référence plus qu'explicite à la devise du célèbre camp de la mort. Le dos de la pochette ne fait que confirmer la première impression; c'est une photo de l'entrée d’Auschwitz-Birkenau. Le "Arbeit macht frei" a été remplacé en lettres rouges par le titre de l'album. Si l'on ajoute que toutes les paroles sont en allemand, on arrive à une conclusion évidente : Blackdeath, "cédénazis"! Pourtant, à l'intérieur du cd, le groupe affirme : "Blackdeath is certainly not a nazi band or a political band. We piss on think and claim so". Alors qu'en est-il? Refus d'assumer une idéologie sulfureuse ou provocation maladroite, histoire de faire plus "evil" que les autres? Je penche plutôt pour la deuxième solution, le groupe n'ayant rien  montré de N-S avant ou après ce SMF.

Passons maintenant à l'aspect musical, qui rejoint de toute façon l'aspect visuel : Blackdeath et la finesse, ça fait deux! Il est tout d'abord inévitable de parler de la production de cet album : elle est tout simplement dégueulasse, et c'est peu de le dire. Amis des sons clairs et épurés, passez votre chemin! Ici, la guitare n'est qu'un espèce de bourdonnement est la basse est inaudible. La boite à rythmes tabasse sans discontinuer pendant tout le cd. Submerge au milieu de cette bouillie sonore la voix, qui me fait penser à celle de Meynach sur les premiers Mutiilation. D'ailleurs la ressemblance avec le groupe phare des Légions Noires ne s'arrête pas qu'à la voix. Blackdeath me fait penser à un Mutiilation en plus crade, plus basique, plus brouillon...une sorte de proto-black metal, ultra simpliste, où on a beaucoup de mal à distinguer un morceau d'un autre, plongés que nous sommes dans ce tourbillon sonore, ce grésillement long de 32 minutes. Je retiendrai quand même "Licht ist deint Tod", morceau le plus court du cd mais au riff bien trouvé. A ce stade de la chronique, on en arrive (tout comme pour la pochette), à une conclusion évidente : Blackdeath, "cédelamerde"! Et tout comme pour la pochette, je me vois obligé d'aller contre cette sentence. Car quelque chose se dégage de cet album. Une atmosphère étouffante, une volonté d'annihilation totale qui nous est jetée à la gueule. Satan Macht Frei est un voyage à travers la folie, un voyage qui nous entraîne en plein milieu de la puanteur noire des charniers où pourrissent cadavres d'hommes et de bêtes sacrifiés en Son Nom. C'est une oeuvre totalement dédiée au Malin, qui s'écoute autant qu'elle se vit. C'est dans les tripes qu'on en ressent la force malsaine. Clairement pas à recommander aux communs des mortels (ni même à beaucoup d'amateurs de black), cet album est une perle noire de l'UG, un indispensable. Hail Blackdeath!


Track - list :

1. Satan Macht Micht Frei
2. Unter Der Schwarzsonne
3. Der Flug Des Nukleardrachen
4. Licht Ist Dein Tod
5. Satanische Endlosung
6. Schmerzenssehnsucht
7. Die Stahltranen







mercredi 5 décembre 2012

Sarcophagus - For we...who are consumed by the darkness




Aujourd'hui, ami lecteur (oui, je pars du principe que tu pourrais être mon ami, et pas un enculé de base), je vais te raconter une petite anecdote, une fois n'est pas coutume. Une anecdote que tu as certainement vécu, sauf si tu es du genre à posséder 300 gigas de zik sans avoir jamais acheté un seul album (auquel cas tu n'es déjà plus mon ami, et tu rentres donc dans l'autre case...c'est dur mais c'est comme ça).

 C'est l'histoire d'un mec, qui a quelques ronds en poche qu'il a réussi miraculeusement à conserver après une bonne cuite à coups de 8-6 et autres breuvages douteux, et qui décide d'aller les claquer chez son disquaire. Ce sera toujours meilleur pour son foie, et sait on jamais, peut-être qu'il découvrira une perle noire de l'undergound, comme cela lui est déjà arrivé quelque fois par le passé. Alors le mec, il passe la porte d'entrée du disquaire, et après un rapide bonjour, il se met à chercher fébrilement dans les bacs, au début lentement, puis de plus en plus vite, énervé de ne tomber que sur des merdes ou des trucs qu'il a déjà. Parce que ce mec est un camé en fait, sauf qu'il n'est pas accro à l'héro mais aux skeuds. Il lui faut sa dose, ça fait pas loin d'un mois qu'il n'a rien acheté et ça commence à devenir dur, il doit combler le vide. Tu me diras pourquoi ne pas aller en choper sur le net, où il y'a un choix quasiment exhaustif et où on a même pas besoin de sortir croiser les autres déchets prisonniers de l'hydre urbaine? Je te répondrai que c'est comme si tu proposai du subutex à un héroïnomane. Ca pourra le calmer, mais ce ne sera jamais aussi bon, aussi pur que le shoot instantané. Il y'a une différence énorme entre aller récupérer un colis dans sa boîte aux lettres et fouiner longuement dans les bacs, pour finalement dénicher une tuerie qu'on ne pensait même pas trouver. Ce n'est tout simplement pas le même plaisir.

Mais revenons à ce fameux mec. Là, pendant que ses doigts passent de cds en cds, le doute s'installe. Il a commencé à la lettre A du rayon Metal, et là il arrive à la lettre S et n'a toujours rien trouvé. Si, il y'avait bien l'album Antichrist de Gorgo en first press, mais 25 euros, ça fait cher la bête, et puis de toute façon, des euros, il en a que 8, d'ailleurs même que c'est pas sur, parce qu’il se souvient plus de tout ce qui s'est passé la veille. Et là, au milieu des Slipknot, des Sepultura et autres Slayer, une pochette en noir et blanc attire son regard enfiévré. Elle représente une sirène avec des gros nibard qui tente d’entraîner par le fond un malheureux. Le groupe s'appelle Sarcophagus. Il ne connait même pas de nom, mais il le sent bien. Et puis en même temps à 6 euros, il aura du mal à trouver mieux. Cet album est pour lui. Un rapide coup d'oeil au reste du rayon, par acquis de conscience, et le voilà qui repart chez lui,délesté de son pognon, mais satisfait. A peine rentré, la galette est dans le lecteur, et le mec se retrouve sur internet pour chercher des infos sur le groupe. C'est comme ça qu'il apprend que c'est un side-project du célèbre Akhenaten, tête pensante de Judas Iscariot, excellentissime groupe leader de la scène black metal US. Plutôt bon signe, ça sent la bonne pioche! Les tracks s’enchaînent  et là, il se dit qu'il se sifflerait quand même bien 2-3 binouzes, ça tombe bien il en reste de la veille, même plus que 2-3! Tiens, une petite clope, pour accompagner ça, et ce sera nickel...ah putain, le nouvel épisode de Walking Dead est sorti, il va falloir qu'il télécharge ça (oué, il achète déjà des cds, c'est pas pour acheter des dvd, merde!). Oh et puis non, le comic est 10 fois mieux de toute façon. Ce sera plutôt un petit classique, du genre Bad Taste ou Street Trash. Des trucs fins, quoi. Ah mais c'est qu'il commence à avoir faim le mec, parcequ'à part 2-3 chips et des cacahuètes en fin de soirée, il a rien bouffé depuis 24 heures. Et avec tout ça, le frigo est vide, sauf en bières évidemment, va falloir ressortir pour aller chercher à grailler, la galère...

Et merde, l'album dans tout ça il vaut quoi?!  Bah au final on s'en fout un peu non? Bon quand même, faut bien le décrire un minimum, vu la tartine pondue pour en arriver là, ce serait con de pas du tout en parler, mais c'est pas le truc le plus intéressant du pavé que tu viens de t'enfiler, t'es prévenu! Sarcophagus nous propose un black basique, avec des riffs basiques, des vocaux potables (mais basiques), saupoudrés de claviers tout aussi basiques. Comprenez bien, ce n'est pas mauvais en soi, certains passages sont même sympathiques, mais on a l'impression d'avoir entendu ça mille fois. En fait, c'est plat, et comme dirait un ex-président amateur de tête de veau et de Corona, "ça en touche une sans faire bouger l'autre". Ca remplit son office, mais sans plus, aussi vite écouté aussi vite oublié. Tout ça sent le réchauffé, le manque flagrant d'inspiration, et le sieur Akhenaten nous a habitué à bien mieux avec son groupe phare. A la limite, je préfère un truc naze plutôt qu'un truc complètement neutre comme ce "For we...", sur lequel je n'ai finalement rien à dire. Bon je vous laisse les gars, faut que je descende à Marché Plus m'acheter des ravioli, sinon j'vais tomber dans les pommes!

Track-list :

1.  Godless
2.  One Black Autumn
3.  Die Totenmask
4.  Fuck Pig
5.  Agony's Tale
6.  Wrath
7.  Damned Below Judas
8.  Si Piangiamo Or Dunque Uniti
9.  Breath Of Night
10.The Mist Of Hades (Intro)
11.A Shadow Of Death Has Risen
12.Into The Black Void
13.From The Ruin Of Paradise


mardi 4 décembre 2012

Asgeirr - Nouvel Ordre du Nord




Pour cette nouvelle chronique, on ne va pas se mentir : un coup d'oeil à la pochette de "Nouvel ordre du Nord" suffit à comprendre où on met les pieds. Le concept de l'artwork est un peu foutraque; blason normand aux 3 léopards,viking et soldat SS, il y'a à boire et à manger! Quoiqu'il en soit, on ne s'y trompe pas; Asgeirr est radical, fier de ses origines normandes, et on peut le dire sans craindre de trop se tromper, le groupe se rattache résolument au mouvement NSBM. On aime, on déteste ou on s'en fout, finalement peu importe puisque ce qui nous intéresse avant tout, c'est quand même la musique! Cette démo cd-r est sortie en 2003 de manière assez confidentielle, ce qui est somme toute logique puisqu'elle n'a été tiré qu'à 333 exemplaires (ce qui la rend demi-diabolique). Aux commandes de ce one-man-band, on retrouve Velssiryhn D’Aldarik (quel nom!), déjà impliqué dans plusieurs projets bas-normands. L'album débute par "Lisières en cendre...", qui nous offre un panel complet de ce que le groupe sait faire : une voix écorchée de belle facture, parfois secondée de choeurs assez bien foutus, et loin d'être ridicules (ce qui est pourtant assez souvent le cas dans le registre black metal). Ces choeurs apportent une touche pagan à un ensemble qui s'inscrit globalement dans le registre true black metal. Niveau instru en effet, on a affaire à des riffs lancinants old school qui font mouche. La boite à rythmes, si elle ne remplace pas une vraie batterie, s'inscrit bien dans l'ensemble. Velssiryhn prend son temps pour installer une ambiance épique, la track s'étirant sur plus de 8 minutes, d'ailleurs les 2 autres pistes de l'album (la quatrième étant une outro), font également dans les 8 minutes. S'en suit donc "Cortèges de Brumes", qui commence par 1min30 d'intro avant le tabassage en règle. A la fin de la piste on retrouve les choeurs, toujours justes. "Les morsures de fer" débute par un chant enfantin mais politiquement incorrect, qui rappelle qu'Asgeirr n'est pas prêt de prendre sa carte à Sos-Racisme ou à la Licra! Les riffs se font plus rapides, avec également des passages plus dissonants. Un excellent morceau, mon préféré de cette démo. Enfin, comme précisé plus haut, le cd se finit sur une très jolie et très courte outro jouée à la harpe, intitulée "Les Vents Furieux de Normandie", hommage ultime à la patrie charnelle de l'entitée Asgeirr. La production est à mettre dans le haut du panier pour une première démo de true-black, les instruments se détachent bien, et en y prêtant attention on peut comprendre les textes hurlés en français par Velssiryhn D'Aldarik (quel nom décidemment...). Au final, un très bon premier essai, qui sera suivi par le premier (et malheureusement unique) full-lenght du groupe, "Diktat Allianz", que je chroniquerai certainement dans un futur proche.


Track-list :

1. Lisières en Cendre...
2. Cortège de Brume
3. Morsures de Fer
4. Les Vents Furieux de Normandie



Draconis Infernum - Death In My Veins




Après plusieurs mois d'hibernation, passés à accomplir moult activités spirituellement enrichissantes (notamment le génocide de spermatozoïdes devant des sites pornos divers et variés), me voici de retour. A croire que j'ai pris goût à ces activités scripto-métalliques. Bon la vérité, si vous voulez la savoir, c'est que j'ai reçu tellement de mails demandant le retour de mes flamboyants articles que je n'ai pu me résoudre à priver l'humanité de mon incroyable talent de chroniqueur! Sachant que ce blog est moins fréquenté qu'une plage de Dunkerque un 19 décembre, voilà qui est hautement crédible.

Bref, tout ça pour dire que je suis de retour, et que ça va chier. En ces temps de polémiques sur le mariage gay, le groupe que je vous présente, bah c'est pas un groupe de pd!!! Déjà, rien que par leur nom : Draconis Infernum. Alors là, on les a à zéro hein? Ca c'est pas du nom pour fillettes, ça sent le soufre, le sang et le foutre (de Dragon). En plus, si je vous dis qu'ils officient dans la sphère du Brutal Black Metal, vous aurez définitivement compris qu'on est pas là pour déconner. Pour le coté exotique, je me dois de signaler que les petits gars de D.I sont originaires de Singapour, tous comme ces bouchers d'Impiety. Et tout comme chez ces derniers le christianisme et les religions en général c'est pas vraiment leur truc. Je ne sais pas si ils se sont tous pris un phallus épiscopal dans le fiacre quand ils étaient enfants de choeur, mais les lyrics sont garantis ultra-blasphématoires et ce à 666%! Ca commence d'ailleurs par une petite intro bien malsaine, une voix d'outre-tombe déclamant que la chrétienté, bah c'est de la merde (Jean-Pierre Coffe style). Ca dure a peine 1 minute et là boum, la fureur de Draconis Infernum vient vous martyriser les esgourdes, méthodiquement et sans aucune pitié. Ca blast sans relâche, les riffs typiquement black-metal ne sont pas révolutionnaires (j'ai pas mal pensé à Gorgoroth pendant l'écoute) mais ultra-efficaces, c'est un véritable rouleau compresseur qui défonce tout sur son passage. La voix de "Kount Cider" (no comment) est parfaitement adaptée au style. Si je devais dégager une seule sensation qui émane de cette galette, ce serait l'agressivité, le skeud en déborde complètement, on sent que les types se sont levés du mauvais pied le jour de l'enregistrement, pour notre plus grand plaisir. Je vois déjà les plus gays d'entre vous s'inquiéter face à un album trop brutal; ne vous inquiétez pas, les singapouriens sont des mecs biens, ils ont aussi pensé aux plus sensibles. Les morceaux, qui font plus de 5 minutes en moyenne, contiennent leurs lots de solos plutôt bien branlés, notamment celui de "Cursed and Vanquished" (enfin vous attendez pas à du Satriani quand même), et de passages plus calmes permettant de respirer entre 2 blast-beat effrénés. Prenons l'exemple de la piste numéro 2, Belial Rising : ça commence à 100 à l'heure, avant de se calmer progressivement pour déboucher sur un passage acoustique qui dure juste ce qu'il faut avant le retour de la boucherie. Tout est parfaitement maîtrisé, pour un premier album c'est tout bonnement impressionnant. Si comme je l'ai déjà dit, rien de révolutionnaire ne se dégage de ce "Death in my Veins", il contient le petit truc qui donne envie d'y revenir. Le cd tourne assez régulièrement depuis que je l'ai acquis, et je ne pense pas que ça changera. Bon me direz vous, cet album n'a donc aucun défaut? Et bien si quand même! Tout d'abord, la production : non pas qu'elle soit dégueulasse, comme si on avait l'impression qu'ils avaient enregistrés ça dans des chiottes de festival, c'est même tout le contraire, je la trouve trop clean. J'aurai aimé avoir une prod un poil plus crade, elle me parait un peu trop clinique pour le style joué. Néanmoins ce défaut est très loin d'être rédhibitoire, et est de toute façon assez subjectif. Le 2ème bémol est lui par contre de taille : le skeud dure moins de 28 minutes!!!Rageant, quand on aurait aimé avoir 2 ou 3 chansons de plus vu la qualité générale de la rondelle. Ici on a plus droit à un gros EP qu'à un véritable full-lenght, dommage. Voilà qui me motive à me procurer "Rites of Desecration and Demise", leur 2ème album sorti en 2011 chez le label français HassWeg Production.

Pour finir, un petit mot sur le livret ; celui ci est de bonne qualité et contient les paroles de tous les morceaux, ce qui dans le cadre d'une autoprod est assez rare pour être noté. Bref, c'est presque un sans-faute pour le groupe, qui hisse haut l'étendard du métal singapourien  aux côtés de leurs "grands frères" d'Impiety. Draconis Infernum, définitivement un nom à retenir.


Track-list :

1. Funeral March (For those entombed)
2. Belial Rising
3. Death In My Veins
4. Cursed And Vanquished
5. Worship Me