mercredi 5 décembre 2012

Sarcophagus - For we...who are consumed by the darkness




Aujourd'hui, ami lecteur (oui, je pars du principe que tu pourrais être mon ami, et pas un enculé de base), je vais te raconter une petite anecdote, une fois n'est pas coutume. Une anecdote que tu as certainement vécu, sauf si tu es du genre à posséder 300 gigas de zik sans avoir jamais acheté un seul album (auquel cas tu n'es déjà plus mon ami, et tu rentres donc dans l'autre case...c'est dur mais c'est comme ça).

 C'est l'histoire d'un mec, qui a quelques ronds en poche qu'il a réussi miraculeusement à conserver après une bonne cuite à coups de 8-6 et autres breuvages douteux, et qui décide d'aller les claquer chez son disquaire. Ce sera toujours meilleur pour son foie, et sait on jamais, peut-être qu'il découvrira une perle noire de l'undergound, comme cela lui est déjà arrivé quelque fois par le passé. Alors le mec, il passe la porte d'entrée du disquaire, et après un rapide bonjour, il se met à chercher fébrilement dans les bacs, au début lentement, puis de plus en plus vite, énervé de ne tomber que sur des merdes ou des trucs qu'il a déjà. Parce que ce mec est un camé en fait, sauf qu'il n'est pas accro à l'héro mais aux skeuds. Il lui faut sa dose, ça fait pas loin d'un mois qu'il n'a rien acheté et ça commence à devenir dur, il doit combler le vide. Tu me diras pourquoi ne pas aller en choper sur le net, où il y'a un choix quasiment exhaustif et où on a même pas besoin de sortir croiser les autres déchets prisonniers de l'hydre urbaine? Je te répondrai que c'est comme si tu proposai du subutex à un héroïnomane. Ca pourra le calmer, mais ce ne sera jamais aussi bon, aussi pur que le shoot instantané. Il y'a une différence énorme entre aller récupérer un colis dans sa boîte aux lettres et fouiner longuement dans les bacs, pour finalement dénicher une tuerie qu'on ne pensait même pas trouver. Ce n'est tout simplement pas le même plaisir.

Mais revenons à ce fameux mec. Là, pendant que ses doigts passent de cds en cds, le doute s'installe. Il a commencé à la lettre A du rayon Metal, et là il arrive à la lettre S et n'a toujours rien trouvé. Si, il y'avait bien l'album Antichrist de Gorgo en first press, mais 25 euros, ça fait cher la bête, et puis de toute façon, des euros, il en a que 8, d'ailleurs même que c'est pas sur, parce qu’il se souvient plus de tout ce qui s'est passé la veille. Et là, au milieu des Slipknot, des Sepultura et autres Slayer, une pochette en noir et blanc attire son regard enfiévré. Elle représente une sirène avec des gros nibard qui tente d’entraîner par le fond un malheureux. Le groupe s'appelle Sarcophagus. Il ne connait même pas de nom, mais il le sent bien. Et puis en même temps à 6 euros, il aura du mal à trouver mieux. Cet album est pour lui. Un rapide coup d'oeil au reste du rayon, par acquis de conscience, et le voilà qui repart chez lui,délesté de son pognon, mais satisfait. A peine rentré, la galette est dans le lecteur, et le mec se retrouve sur internet pour chercher des infos sur le groupe. C'est comme ça qu'il apprend que c'est un side-project du célèbre Akhenaten, tête pensante de Judas Iscariot, excellentissime groupe leader de la scène black metal US. Plutôt bon signe, ça sent la bonne pioche! Les tracks s’enchaînent  et là, il se dit qu'il se sifflerait quand même bien 2-3 binouzes, ça tombe bien il en reste de la veille, même plus que 2-3! Tiens, une petite clope, pour accompagner ça, et ce sera nickel...ah putain, le nouvel épisode de Walking Dead est sorti, il va falloir qu'il télécharge ça (oué, il achète déjà des cds, c'est pas pour acheter des dvd, merde!). Oh et puis non, le comic est 10 fois mieux de toute façon. Ce sera plutôt un petit classique, du genre Bad Taste ou Street Trash. Des trucs fins, quoi. Ah mais c'est qu'il commence à avoir faim le mec, parcequ'à part 2-3 chips et des cacahuètes en fin de soirée, il a rien bouffé depuis 24 heures. Et avec tout ça, le frigo est vide, sauf en bières évidemment, va falloir ressortir pour aller chercher à grailler, la galère...

Et merde, l'album dans tout ça il vaut quoi?!  Bah au final on s'en fout un peu non? Bon quand même, faut bien le décrire un minimum, vu la tartine pondue pour en arriver là, ce serait con de pas du tout en parler, mais c'est pas le truc le plus intéressant du pavé que tu viens de t'enfiler, t'es prévenu! Sarcophagus nous propose un black basique, avec des riffs basiques, des vocaux potables (mais basiques), saupoudrés de claviers tout aussi basiques. Comprenez bien, ce n'est pas mauvais en soi, certains passages sont même sympathiques, mais on a l'impression d'avoir entendu ça mille fois. En fait, c'est plat, et comme dirait un ex-président amateur de tête de veau et de Corona, "ça en touche une sans faire bouger l'autre". Ca remplit son office, mais sans plus, aussi vite écouté aussi vite oublié. Tout ça sent le réchauffé, le manque flagrant d'inspiration, et le sieur Akhenaten nous a habitué à bien mieux avec son groupe phare. A la limite, je préfère un truc naze plutôt qu'un truc complètement neutre comme ce "For we...", sur lequel je n'ai finalement rien à dire. Bon je vous laisse les gars, faut que je descende à Marché Plus m'acheter des ravioli, sinon j'vais tomber dans les pommes!

Track-list :

1.  Godless
2.  One Black Autumn
3.  Die Totenmask
4.  Fuck Pig
5.  Agony's Tale
6.  Wrath
7.  Damned Below Judas
8.  Si Piangiamo Or Dunque Uniti
9.  Breath Of Night
10.The Mist Of Hades (Intro)
11.A Shadow Of Death Has Risen
12.Into The Black Void
13.From The Ruin Of Paradise


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